Le 14 février 2014 le Front de Gauche en Ile-de-France a réussi, en entrainant avec lui les élus EE-LV, à faire adopter un texte sur le PTCI (Partenariat Transatlantique sur le Commerce et l’investissement, en anglais TAFTA.) Après avoir rejeté une motion de dernière minute du groupe PS visant à empêcher ce débat, ces derniers n’ont pas pris part au vote. La Région Ile-de-France vient de se prononcer pour l’arrêt des négociations opaques du grand marché transatlantique. C’est un désaveu pour tous ceux qui ont choisi de négocier dans le dos des citoyens: la Commission européenne mais aussi le président Hollande qui vient de déclarer qu’il fallait « aller vite » sur ce dossier pour empêcher que le peuple ne s’en saisisse.
Depuis juillet 2013, l’Europe et les USA négocient dans le plus grand secret cet accord de PTCI.
Ce projet de Traité, s’il était signé, est une atteinte au droit humain, écologique, environnemental, social… Seules les multinationales avec leurs lobbies (à l’origine de 65% de l’écriture du mandat) accompagnées par les différents gouvernements qui se trouvent à la tête de l’Union Européenne, veulent ce Traité.
Depuis les années 40 ces grands groupes ont toujours refusé toutes les contraintes qui les empêchaient de faire de l’argent. Et tout cela, bien sûr, au détriment des peuples, qu’ils soient d’Amérique du nord, du sud, d’Europe ou d’autres continents.
Le but de ces négociations est d’abaisser le niveau de nos règles de sécurité alimentaire, plus strictes que celles des USA ou internationales (niveaux de pesticide, contamination bactérienne, additifs toxiques, OGM, etc.). Nos normes salariales, sociales, sanitaires, environnementales sont également concernées. Quelques exemples: nous verrions arriver dans nos supermarchés le bœuf piqué aux hormones, le poulet désinfecté au chlore… Notre protection sociale, même si elle est mise à mal par nos différents gouvernements, serait réduite à peau de chagrin. Nous verrions des centaines de puits de forage pour le gaz de schiste etc…
Le but de ce Traité est de supprimer tout ce qui entrave la libre concurrence des activités de service comme la santé, l’éducation, l’eau, la recherche, les transports, la sécurité sociale… Ce qui conduira inéluctablement à leur privatisation totale.
La commission européenne, qui négocie ce Traité en notre nom, est en train de légitimer le contrôle de l’action des états par la finance et les multinationales.
Le but des négociations est de mettre en place une justice permettant aux firmes multinationales de poursuivre les États qui entraveraient leur business et donc leurs profits. Les peuples vont perdre leur capacité à décider souverainement de leurs lois. L’accord s’appliquerait également au niveau régional, départemental et local. Une entreprise pourrait réclamer des dommages et intérêts à une mairie si un arrêté municipal menaçait de faire baisser sa rentabilité potentielle, même si cet arrêté visait à améliorer la vie des concitoyens.
Nous connaissons déjà les effets qu’il produirait car il existe le même traité entre le Mexique, les USA et le Canada dénommé « ALENA » signé en 1992 et entré en vigueur au 1er janvier 1994. Ce traité a fait des milliers de pauvres dans tous ces pays. Les millions d’emplois qui devaient être générés ne sont que quelques centaines de milles mais par contre cela a produit des millions de chômeurs et de déracinés. Un exemple récent : Le groupe pharmaceutique américain « Eli Lilly » attaque le Canada, coupable d’avoir mis en place un système de brevets qui rend certains médicaments plus abordables.
Journalistes et citoyens sont délibérément mis à l’écart des discussions: ils seront informés en temps utile, à la signature du traité, lorsqu’il sera trop tard pour réagir. Les Parlements nationaux et le Parlement européen sont également tenus à l’écart. Seuls les gouvernements (comité 207) sont informés du déroulement des négociations ainsi que les firmes américaines, les multinationales européennes et leurs lobbies.
Que cela se passe en dehors du cadre démocratique n’est pas étonnant. Déjà, en 1999, D.Rockefeller dans Newsweek, déclarait : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire.» Une autre citation de W.Buffet (homme d’affaire nord-américain) est de la même veine: « Tout va très bien pour les riches … C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner »
En 1998 la riposte des peuples à fait capoter le projet « AMI » qui était un avant-gout du GMT. La pression monte au fur et à mesure que les peuples sont informés. Une journée Européenne au mois d’avril est en train de s’organiser.
Et si le conseil régional et nos différentes municipalités, pour faire monter un peu plus la pression, signaient la même motion que la région Ile de France nous mettrions quelques pavés de plus dans la mare !